Partageons un moment suspendu, au fil de mes créations

Les chroniques du mycélium

Entièrement conçu et façonné à la main, « Les Chroniques du Mycélium » est une immersion poétique dans le monde souterrain des forêts. À travers un jeu de découpes, pop-ups et textures, il explore l’univers invisible du Wood Wide Web, ce réseau filamenteux reliant les arbres entre eux et orchestrant une communication secrète sous nos pieds.

Un fil de lin serpente tout au long des pages, accompagnant écriture binaire et haïkus, comme autant de murmures discrets sous la terre. Relié par un cordage de cuir et abrité dans une boîte faite main, il invite à un voyage tactile et contemplatif, où chaque page dévoile un fragment du lien intime entre les racines et la vie.

Un carnet-livre-objet immersif, où chaque page murmure l’histoire secrète des forêts…

Pour aller plus loin… Un texte créé autour de l’univers de ce carnet :

Prologue

Trouvé glissé entre deux feuilles, écrit à l’encre brune sur un morceau de papier un peu froissé

À celui ou celle qui ouvrira ce carnet,

Je m’appelle Brume (du moins, c’est le nom qu’on m’a donné ici).
Je ne suis pas bien grand — à peine la taille d’une feuille de lierre — mais j’ai de bons yeux et l’oreille fine.

J’ai trouvé ce carnet un matin de rosée, posé entre deux racines.
Je pensais m’y abriter… mais j’y suis resté pour explorer.

Ce n’est pas une carte. Ni un journal. Plutôt une forêt pliée.
Chaque page est une clairière. Chaque détail un passage.

Garde l’esprit ouvert.
Laisse-toi guider par le fil, les spores, et ces petits mots discrets qu’on ne voit qu’en s’approchant.

Bonne traversée.

— Brume


Les Chroniques du Mycélium

Carnet d’exploration forestière

Tout commence dans un sous-bois brumeux.
La lumière est douce, les formes incertaines. On ne distingue que des silhouettes d’arbres, des lignes floues.
Ici, les choses ne se disent pas fort. Elles se déposent doucement, comme la rosée.

Sur chaque page, un haïku est caché derrière les feuillages.
Il faut chercher un peu. Parfois soulever, parfois tourner.
Et sous les dessins, court une écriture binaire, presque invisible.
Une langue discrète, posée là comme un réseau enfoui.

Puis viennent les champignons.
Ils surgissent sous les branchages, s’ouvrent comme des petites lampes, luisent parfois, ou perlent doucement.
Ils ont l’air d’écouter. Peut-être se parlent-ils entre eux ?
On ne sait pas. On regarde. On avance.

Les feuillages deviennent plus denses.
Ils s’enroulent, se dédoublent, se croisent.
Des champignons y poussent encore, tenaces.
Un fil de lin traverse la page. On peut le suivre du doigt, sentir qu’il relie tout.
Les images. Le texte. Et peut-être… nous.

Enfin, on atteint les profondeurs.
À gauche, une trame de fils tissés, réguliers, presque vivants.
À droite, un tunnel obscur, d’où émergent des champignons irisés.
C’est là que tout converge.
Les fils, le code, les spores, les mots courts.

On referme le carnet comme on ressort d’un bois.
On croit avoir tout vu, mais il y aura d’autres lectures, d’autres détails à découvrir.
Rien n’est clos.
Le fil continue, même hors des pages.