





Statut : sculpture de papier, encadrée dans sa caisse d’exposition
matériaux utilisés : papier Annigoni Magnani, papier calque, fils de lin et synthétiques, kapok, papier Tengucho, aquarelles Sennelier et Schmincke
Cartel :
Ainsi commence la mémoire du monde.
Un être, peut-être le plus petit de tous, s’arracha aux flots,
portant en lui la question ancienne.
La terre lui offrit un refuge.
Et la mer, depuis, dépose des offrandes sur le rivage,
pour garder le lien.
Légende mythique
Écoute, car ceci est le Canto de la première rencontre.
Il nous vient du Chant de la Mémoire Ancienne.
Il vint un jour, ancien parmi les anciens, où la mer enfanta un être curieux.
Il ne portait ni nom, ni carapace.
Il n’avait que ses nageoires fines
et une question au fond du regard.
Il sortit de l’eau.
Pour voir.
Pour comprendre.
La terre, en silence, l’observait.
Et, pour la première fois depuis l’origine, la mer et la terre se reconnurent.
Alors prête l’oreille :
Le vent, rugissant dans les falaises,
chante encore cette histoire à qui sait écouter :
« La mer l’avait vu, fragile, mais le cœur vaste,
Ce petit être parmi les siens,
qui voulait connaître la terre.
La terre s’était faite douce, accueillante.
Elle avait creusé une anse, déposé des mousses,
offert un gîte à cet être venu du sel.
Elle avait nourri ses enfants,
leur avait transmis le vent, les graines, le feu.
Les avait admirés quand ils avaient bâti des refuges, puis des villes.
Elle les avait aimés,
même quand ils l’avaient blessée.
La mer, elle, n’avait jamais cessé de se souvenir.
Chaque jour, elle déposait sur le rivage, un coquillage, une écaille, un galet.
Des rappels. Des liens.
La terre, elle, les supportait, les soulageait, les abritait encore.
Même quand ils avaient oublié d’où ils venaient.
La mer savait qu’ils finiraient par se rappeler.
Elle était têtue.
La terre, elle, était patiente :
Un jour, l’un d’eux comprendrait.
Il ramasserait un galet,
et il se souviendrait.
Alors la terre lui ferait une nouvelle place.
Assez vaste pour qu’il se souvienne.
Et pour qu’il rêve encore.
🌍 Le boloss du Canto
L’océan était pépouze.
Il chantait dans ses bulles, brassait des courants…
bref, il faisait des trucs d’océan.
Et puis un jour, un être marin lève la tête.
Stupéfaction !
Il voit la Terre. Sèche. Rugueuse. Pleine d’odeurs bizarres.
Big bang au cerveau ! T’imagines bien : faut qu’il y aille.
La Terre kiffe direct.
Des siècles qu’elle attendait un crush.
Elle met les petits cailloux dans les grands.
Un vrai Airbnb de l’évolution.
L’océan veut pas être en reste.
Bam ! Abonnement premium chez Fed-Ex :
coquillage, bois flotté, galet qui brille, plume mouillée.
Livraison quotidienne de gifts qui ronchonnent : j’te kiffe aussi.
Tu vois, c’est l’histoire du tout premier pas.
C’est le slow collé serré de l’été.
C’est Cousteau en intro sur National Geographic.
C’est le Canto de la première rencontre.
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