
Statut
il s’agit d’un objet fait main, en carton recouvert de papier de récup’ aquarellé
Taille : 15 x 8 x 4,5 cm
Techniques et matériaux (pour le contenu et le contenant) : carnets miniatures en papier aquarellé, calque, collages, boîtes, dômes, bibliothèque en carton peint, aquarelle, coquillages, cloche en verre.
Septembre 2025
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Le Canto de la petite bibliothèque d’Okéanos
On raconte qu’Okéanos décida de conserver tous les possibles de son univers, les créés mais aussi les imaginés.
Alors écoute, car c’est ici que tout commence et tout s’achève.
Au commencement de la bibliothèque était la pensée, qui fut tracée à la main sur la première page du premier livre,
avant même d’être prononcée à voix haute.
Quand exista la première créature vivante, elle était là, elle témoigna.
Quand mourra la dernière créature vivante, elle perdurera.
Elle fait son devoir, se déplace de vague en vague, de courant en tourbillon, à la recherche de tout ce qu’elle peut archiver.
Elle glisse et se coule à travers les ondes.
Taillée dans l’écume, colorée de lumière liquide, elle abrite des carnets à peine plus grands qu’un souffle, des rouleaux en spirale, des coquilles scellées, des dômes translucides.
Chaque volume contient une mer, chaque fiole une voix, chaque fragment une mémoire engloutie,
un rêve ou une histoire inachevés, des brouillons qui n’ont jamais quitté l’esprit de leurs auteurs.
Grâce à elle, la création ne rugit pas, elle se plie, se roule, se cache.
On dit que la bibliothèque n’attend pas d’être lue mais qu’elle choisit à qui ouvrir ses pages.
Approche la avec curiosité : ici tout est possible…
Le journal du pont
Nuit 20 ou 21, du 14e mois, ‘fin j’crois…
Hier soir, le cuistot a ouvert l’avant dernier tonneau du fond de la cale pour faire la bectance.
Et d’puis qu’on a bouffé ça, je m’sens tout bizarre.
Tiens, pas plus tard que t’aleure j’ai eu une hallucination :
j’me suis retrouvé au rayon « rangement » de l’Ikéa de Sarcelles…
… face à une bibliothèque comaque mon gars !
Remplie de bouquins plus épais que l’avant bras du bosco, ou alors tellement petits (chais pu bien)
qu’on dirait qu’ils ont été écrits par des charançons.
Tu sais, ceux qui se nourrissent tellement bien sur not’ dos depuis qu’ils sont montés à bord… bin chuis sûr qu’ils ont inventé la roue, et p’t’êt même l’écriture.
Bon. Moi, malin, j’ai voulu en chourrer un, de bouquin.
Et là, paf ! Y’a tout le rayonnage qui m’a valdingué d’sus !
Alors me v’là à m’demander si on f’rait pas mieux de se mettre à la pêche au gros au lieu de taper dans la cale, pour la bouffe…
Que si un thon te tombe dessus, au moins tu peux le becqueter…
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