La légende du canto

Sous la glace

La lumière frissonne.
L’eau retient son souffle.

Tout à coup, c’est mon tour,
je sens… je sais que c’est mon moment.

Je m’élève,
timide, mais obstinée.

Je longe les parois,
frôle les sédiments du froid.

Autour, tout est suspendu,
le temps, les ombres,
le bruit des profondeurs.

J’avance encore,
sans direction.

J’hésite, dérive,
j’oublie mon origine.

Le froid me berce,
je cherche la transparence,
une sortie vers le « grand tout autour ».

J’avance à peine,
mais j’avance.

Et dans ce presque rien,
je rêve à mon glorieux avenir.

Le haïku de l’officier de pont

à bord de l’ Isbrytaren


Souffle prisonnier,
tu nages entre deux silences…
droit vers la lumière.