🌿 Légende du Canto des algues rêveuses

Ainsi chantent les laminaires, quand nul humain ne les écoute.

Très loin sous la surface, là où les rayons n’osent plus descendre, vivent les algues qui rêvent.
Elles ne sont pas comme les autres, elles se souviennent.

Elles se souviennent du monde d’avant l’air. Du temps d’avant les continents.
Quand tout n’était qu’oscillation, enlacement, oubli.

Chaque nuit, elles ferment leurs frondes et plongent en elles-mêmes.
Et là, elles tissent.
Des souvenirs. Des possibles.

C’est d’elles qu’est venu le rêve d’un monde stable.
D’elles qu’est née la première pensée.
Car ce sont les algues qui, les premières, ont imaginé la terre.

On dit que certaines dorment encore, là-bas, à l’abri des tempêtes.
Qu’elles rêvent en spirales, bercées par la voix d’Okéanos.

Et que quand les rêves deviennent trop grands, ils remontent.
Lentement.

Jusqu’à effleurer la surface.

On les appelle alors
les Cantos.

Celui-ci est connu des marées sous le nom du Canto des algues rêveuses.

🎤 Le boloss du Canto

T’as chopé ce carnet
au fond d’une biblio oversize,
genre pépé Mitterrand,
entre un Marc Levy fluo
et un Musso encore sous cellophane.
T’as dû écarter trois annuaires et une bio de Zazie.
C’est le Koh-Lanta version bouquin :
à la fin, seule la 4e de couv survit.

Pas là pour le top Goodreads :
Il s’en fout des likes et des prix.
Calé en bas de rayon sous les miettes de madeleine, il te juge pas même si t’as jamais fini un Goncourt.

C’est le Da Vinci Code du Biocoop.
c’est Harry Potter qui a redoublé biologie
c’est le problème à trois corps avec des méduses.
C’est Le Canto des algues rêveuses