🌋 Légende mythique du Canto des géants effondrés

Écoute, car la mer se souvient.

Avant qu’Okéanos ne s’éveille,
la Terre était gardée par des géants de pierre.
Ils étaient les premiers veilleurs, immobiles et solennels,
dressés vers les cieux, sourds au vent, au temps.

Mais le jour vint où Okéanos ouvrit les yeux.
Son rire, souffle puissant de joie incontrôlée, fit trembler les racines du monde.
Les géants vacillèrent.
L’un après l’autre, ils s’effondrèrent.
Leur temps s’achevait.

Leurs corps devinrent galets, polis par le ressac incessant ;
des galets-souvenirs, marqués de veines d’or, dispersés, confiés à la mer.

On raconte, dans la langue des courants anciens,
que ces lignes dorées, filaments de mémoire,
sont nées du même souffle que les failles du seuil d’oubli.
Elles brillent dans l’écume,
traversées d’un élan profond qui cherche à ressurgir.

Ce chant murmure encore le nom de ceux qui furent les premiers veilleurs.
On l’appelle : le Canto des géants effondrés.

Boloss du Canto des géants effondrés
— version longue —

Écoute voir.

Et prépare toi un fond sonore à la Enio Morricone.

Avant les vagues, avant les algues,
avant que la mer ait son mot à dire,
y’avait les gros bonnets du caillou.
Des montagnes vénères, bien plantées.
Full charisme, 0 flex.
Des darons minéraux.
Version menhirs en costard trois-pièces.
Pas là pour rigoler.

Et que ça te regardait l’horizon en silence, avec la posture de Clint Eastwood dans Le Bon, la Brute et le Truand :
celui qui dit rien mais qui te juge quand même.

Bon… Arrivé là, il te faut un plot.

Alors un jour, Okéanos a rigolé.
Un vrai fou rire tectonique.
Rien de mesquin, hein : un délire cosmique.
Et bim… les darons de pierre, ils ont flanché.
Un par un, paf, boum, rideau.
Les piliers s’effondrent.
[Ralenti, travelling arrière.]
Fin du monde, début de la marée.

[Fondu au noir.]
Les voilà
Ils tiennent dans ta main.
Des galets.
Polis, veiné d’or,
classés patrimoine émotionnel des abysses.
Souvenirs compressés.
César meets Poséidon, un jour où l’argile était en grève.

[Ici, le narrateur brise le quatrième mur]
C’est les figurants VIP des tutos DIY.
C’est les souvenirs de Roy Batty qui tombent goutte à goutte,
et refusent de s’éteindre, même quand la pluie les noie.
C’est le cowboy qui s’éloigne dans le soleil couchant et qu’on ne voit jamais tout à fait disparaître.

C’est le Canto des géants effondrés.
Et ça pèse dans le game. Même sans bouger.